Si vous avez acquis une maison ancienne, style corps de ferme, longère, etc. avec ses poutres traditionnelles en chêne bien visibles sur lesquelles repose un plancher d’étage, peut-être avez-vous constaté que ce plancher s’est affaissé au centre de la pièce avec le temps.

Ceci est la conséquence du placement naturel des poutres qui rapidement après leur mise en place ont poursuivit leur séchage en subissant la loi de la gravité là où elles n’étaient pas soutenues 😉 .

Si ce constat concerne une pièce que vous souhaitez aménager (dans cet article s’il s’agit d’un aménagement de combles), vous trouverez ici un moyen de récupérer un plancher parfaitement droit et stable.

Bien entendu, vous prendrez soin de vérifier auparavant que les poutres sont toujours parfaitement saines et en bon état 😉 .

Si vous regardez la photo en une de cet article (photo finale, le plancher a été refait), les poutres en chêne sont parallèles au pignon que l’on voit au fond.

Une autre chose que je dois préciser, c’est que sur ces poutres il y a déjà un plancher constitué de dalle en bois aggloméré en bon état.

Retirer ce plancher de faible épaisseur aurait, pour diverses raisons spécifiques à cette habitation, engendré de gros dégâts dans les pièces inférieures déjà aménagées.

Enfin, comme vous le verrez dans les photos qui vont suivre, l’accès aux combles nécessitait de descendre l’équivalent d’une marche.

 

Après relevé des niveaux, il s’est avéré qu’au point le plus bas, il y avait un creux de 15 cm 🙁 !

Mais en plus, la descente vers ce point bas était « vallonnée » 🙁 !

Difficile de s’en rendre compte sur de simples photos, et pourtant…

Un entremisage a donc été effectué, perpendiculaire aux poutres en chêne, et pour accroître la stabilité de cet entremisage, j’ai privilégié un contact complet des solives au sol, et pas uniquement un calage régulièrement espacé :

 

entremisage-solives

 

En fonction de l’espace à rattraper pour retrouver l’horizontale, vous pouvez utiliser des planches de 32mm x 175mm, 38mm x 200mm, des chevrons bien rectilignes, etc.

Ici, pour des questions d’accès très difficile (2ème étage, 2 escaliers étroits dont 1 quart tournant), le choix s’est porté sur des chevrons dont l’assemblage superposé souvent nécessaire à été réalisé par collage et vissage.

La première chose à faire, c’est trouver le point du plancher existant qui est le plus haut et qui servira de référence.

Afin de toujours avoir un support partout sous notre futur dallage en OSB, sur ce point le plus haut  j’ai ajouté 3 cm (l’équivalent d’un tasseau de soutien) comme vous le verrai plus loin.

Le nouveau solivage qui compose l’entremisage est réparti avec un entraxe de 40 cm.

 

Alors, comment fait-on pour avoir une planche (ou un chevron) qui épouse parfaitement un sol irrégulier ?

D’abord, il faut positionner cette planche à son futur emplacement et la mettre de niveau en calant d’un côté ou de l’autre avec ce que vous avez sous la main 😉 .

Mais que l’ensemble soit quand même stable et pas en équilibre précaire 😉 !

Ensuite, à l’aide d’un crayon bien taillé, on utilise encore un calage pour placer le crayon au même niveau que l’arête inférieure de la planche à l’endroit ou l’espace qu’elle forme avec le sol est le plus grand :

 

repere-et-tracage

 

Ensuite on fait coulisser ce système de traçage et calage tout le long de la planche, et une fois fait on obtient ceci (3 photos pour tout voir) :

 

tracé-1

 

tracé-2

 

tracé-3

 

Pour retirer la partie inférieure du tracé, je ne vous cache pas qu’une scie circulaire sur table est le meilleur outil, quoi qu’il faille bien guider la planche pour suivre le trait.

Une simple scie circulaire peut faire l’affaire, et à défaut une scie sauteuse.

(Je parle ici d’outillage facilement transportable sur place, car la scie à ruban est encore mieux que la circulaire sur table, mais difficilement transportable 😉 )

Cette planche (ici ce chevron), une fois découpée et reposée au sol à l’emplacement initialement prévue, aura sa partie supérieure parfaitement de niveau, et sa partie inférieure épousera parfaitement le sol.

S’il manque que la matière pour atteindre le niveau de référence, il suffira de coller/visser dessus un autre morceau déligné avec un guide à la bonne hauteur.

Et s’il y a trop de matière, il suffit de retirer le surplus pour être à la bonne hauteur de référence.

Moi, j’ai ajouté un autre chevron déligné sur chaque précédent, collé et vissé.

La règle et le niveau seront vos fidèles compagnons.

Voici quelques autres photos :

 

placement-1Oh, la belle bosse à droite !

 

placement-2+3cm, c’est l’épaisseur qu’il reste de l’épaisseur utile du chevron

(la « neige » sur l’image c’est la poussière qui réagit au flash)

 

placement-3La ligne blanche représente la courbure du plancher initial

Notez la marche d’entrée qui disparaîtra au final

 

Sur le solivage, des bandes de phaltex ont été fixées pour que les dalles en OSB de 18mm ne soient pas directement en contact avec le solivage et engendrent ces grincements très désagréables ! (Voir l’article Comment éviter que votre futur plancher en bois ne grince)

Pour améliorer l’isolation phonique et thermique, on peut ajouter un isolant, ici de la laine de verre :

 

isolant

 

Enfin, pour finir, on place et on visse les dalles OSB :

Final-1

 

Final-2

 

Combles-sol-plan

 

Voilà, maintenant que le sol est bien droit et de niveau, l’isolation des rampants, des pignons, et l’aménagement de cette belle pièce peut commencer 😉 !