Ahhhh, pouahh !!! Du triphasé, ça craint ce truc là !!!
Meuh non, vous allez voir que ce sont des idées préconçues et la non-connaissance du sujet qui génèrent cette appréhension.
Si vous ne l’avez pas encore lu, je vous invite donc à lire la partie 5 de cette formation : « Le courant Triphasé ».
Certaines installations domestiques sont encore en triphasé.
Une installation ne disposant pas d’appareils nécessitant du triphasé et les utilisateurs ne souhaitant pas effectuer de changement de distribution, il est tout à fait possible de réaliser un câblage du tableau en monophasé.
Pour cela, on doit séparer les 3 phases, en réalisant un équilibrage des charges le plus équitable possible.
Cet équilibrage permet d’éviter que le disjoncteur de branchement ne coupe l’alimentation générale de façon intempestive.
Tu peux être un peu plus clair ?
Par exemple, pour un abonnement d’une installation monophasée à 9kVA, et disposant donc d’une seule phase et du neutre, le disjoncteur de branchement est réglé sur 45A.
La phase unique « dispose » donc de la totalité de ces 45A.
Mais pour une installation alimentée en triphasé, cette puissance de 9kVA est répartie entre les 3 phases, donc 15A chacune.
Vous comprenez donc qu’il est très important de bien répartir les charges de fonctionnement pour éviter de dépasser cette valeur.
Vous savez maintenant comment câbler un tableau « traditionnel » en monophasé (Vu dans :Le tableau (Partie 1).
Pour câbler un tableau en monophasé à partir d’une installation alimentée en triphasé, on devra agir de façon similaire, mais sur chaque phase séparée.
Pour simplifier l’exemple, en supposant qu’il n’y ait pas trop d’appareillages et qu’un tableau à trois rangées soit suffisant, vous aurez une phase par rangée, avec à chaque fois en tête de rangée un interrupteur différentiel adapté.
Pour comptabiliser les puissances des appareils, il faut prendre en compte que ces appareils ne fonctionnent pas tous en même temps.
Donc commencez par regarder lesquels de ces appareils sont susceptibles de fonctionner en même temps, et dans ce cas répartissez-les chacun sur une phase différente.
Une fois cette première répartition effectuée, il est plus facile de répartir les circuits moins gourmands et moins sollicités.
Principe de câblage d’un tableau monophasé à partir d’une alimentation en triphasé (les phases sont en rouge : P1, P2, P3)
Vous pouvez bien entendu mixer les deux types d’interrupteurs différentiels (monophasé et triphasé) si vous souhaitez pouvoir utiliser un appareil fonctionnant en triphasé.
Pour cela, il faudra disposer d’une rangée supplémentaire dans votre tableau, sur laquelle sera placé l’interrupteur différentiel triphasé nommé précisément « tétrapolaire ».
Ce dernier dispose de 4 entrées, 1 pour le neutre et 3 pour les phases.
Les phases seront donc « repiquées » depuis un bornier alimentant à la fois les interrupteurs différentiels monophasés et les interrupteurs différentiels triphasés.
Le principe de câblage de l’interrupteur différentiel tétrapolaire est le même que pour l’interrupteur différentiel monophasé : autant de sorties que d’entrées, donc les sorties neutre et 3 phases alimenteront à leur tour des disjoncteurs divisionnaires eux aussi tétrapolaires, qui à leur tour permettront d’alimenter les appareils triphasés via des prises de courant en étoile ou en triangle (la partie 5 de cette formation : « Le courant Triphasé »)
Vous voyez, le principe de câblage des modules triphasés est similaire aux modules monophasés.
Si vous êtes à l’aise avec un tableau monophasé, vous aurez la même aisance avec du triphasé ;-).
Certes, les modules sont plus gros, mais pas de quoi se laisser impressionner… non ?