Quand j’étais au collège, nous avions un professeur d’histoire-géo très redouté de toutes ses classes, car il était connu pour interroger par surprise un élève choisi au hasard alors que le cours n’avait pas encore commencé.

Et vous imaginez bien que son humeur dépendait du résultat de son interrogatoire, noté de surcroît !

L’ambiance était donc tendue dès l’entrée en cours, et personne n’osait croiser le regard de ce professeur, de peur qu’il devine l’information « ne m’interrogez pas, je n’ai pas tout compris la dernière fois ! »

Et pendant que chacun retirait son manteau et sortait ses affaires les yeux rivés vers le sol, il scrutait les élèves à la recherche d’un signe de nervosité révélateur comme un prédateur cherche la faiblesse d’une proie potentielle !

Et tout à coup on entendait :

Toi ! Au tableau !

Le « Toi ! » s’accompagnait bien évidemment d’un vif sursaut général dû à la contraction parfaitement synchronisée de tous les fessiers !

Et je ne vous parle pas de l’état déplorable et proche de la syncope du malheureux élu (ou de la malheureuse élue) de cette sadique roulette russe !

On avait tous une trouille indescriptible de se retrouver au tableau !

 

Il y a là un parallèle avec l’électricité, qui montre une évidence sur les idées préconçues.

Ce n’est pas d’aller au tableau qui nous faisait peur, mais c’était le fait de révéler que le cours précédent n’avait pas été retenu.

La peur d’un tableau électrique ne fait aussi que révéler une ignorance.

Un tableau électrique, c’est le cœur d’une installation.

C’est carré, propre, et comme toute boite il a sa part de mystère.

Et dès qu’on ouvre la boite…

Arghhhhh !

La trouille s’empare de nous !

Mon dieu c’est quoi tous ces fils !

Souvenez-vous du labyrinthe et du minotaure…

Alors que la réalité est toute autre.

Ce que le cerveau n’arrive pas à comprendre immédiatement se transforme en méfiance, en crainte, en peur.

Alors qu’en électricité, la complexité apparente n’est qu’une succession de chose simple et logique.

Regardons cela.

Au lieu de se laisser impressionner par le paquet de nouilles qui apparaît quand on ouvre le tableau, isolons un seul circuit, par exemple un circuit d’alimentation et de protection de prises de courant.

Rappelez-vous que la norme nous impose un maximum de 8 socles de prises de courant pour un câblage réalisé avec du fils de 1,5mm² de section et une protection avec un disjoncteur de 16A.

Le principe de base de câblage est le suivant :

 

Les sorties des différentiels peuvent être sous le module ou en haut séparées des entrées (voir photo plus bas)

 

Note : Si vous ne disposez pas du disjoncteur de branchement immédiatement à proximité du tableau et vous permettant de mettre intégralement le tableau hors tension, il faudra impérativement ajouter un sectionneur avant l’interrupteur différentiel.

Ce sectionneur est un interrupteur phase ET neutre, qui se câble de la même façon que l’interrupteur différentiel, à savoir entrée au dessus et sortie en dessous :

 

 

Vous remarquerez que finalement, quand on regarde un seul circuit, le câblage est relativement simple et logique.

Malgré cela, si l’on compte les fils d’alimentation de l’interrupteur différentiel, les alimentations du disjoncteur, et les départs vers les prises de courant (et je n’ai pas encore illustré le fil de terre 😉 ), cela fait déjà quelques fils !

Et bien entendu, il y a plusieurs disjoncteurs dans un tableau, ce qui multiplie le nombre de fils, et donne cette impression effrayante de complexité !

 

Les tableau électriques existent en plusieurs dimensions standardisées et notées en nombre de rangées, chaque rangée pouvant recevoir 13 modules.

Un module étant la largeur d’un disjoncteur, un différentiel occupant 2 modules.

Il existe donc des tableaux à 1 rangée, 2 rangées, 3 rangées, etc.

Le dimensionnement des tableaux est fonction de la surface de la maison et donc du nombre d’appareillages existants (interrupteurs, prises de courant, ballon d’ eau chaude, radiateurs, etc.).

Voici un exemple de tableau que vous retrouverez en page 31 de la norme NFC 15-100 de mars 2017 – Schneider Electric :

Ce tableau est composé de 4 rangées de 13 modules, soit 52 modules disponibles.

Une fois tous les modules installés, il doit rester 20% de place disponible (ça, c’est un point de la norme à respecter).

Pour alimenter tous les disjoncteurs depuis la sortie d’un interrupteur différentiel, on utilise des barrettes d’alimentations (des « peignes ») qui s’insèrent facilement dans les différents modules.

Voici les broches normalisées d’alimentations des disjoncteurs, Neutre à gauche :

 

 

Les peignes d’alimentations connectés sur les sorties de l’interrupteur différentiel :

 

 

Attention cependant à ne pas oublier de visser les peignes sur chaque module via les vis correspondantes.

L’inconvénient des peignes, c’est qu’en cas de nécessité de remplacement d’un disjoncteur, on a l’obligation de retirer les 2 peignes en dévissant les vis de serrage sur tous les disjoncteurs, pour enfin pouvoir extraire le disjoncteur souhaité.

De plus, malgré le plastique isolant placé sur ces peignes, le risque de choc électrique par un contact en bout de peignes est toujours possible (oui, je sais, il faut toujours couper l’alimentation. Mais quand même…)

Alors je ne résiste pas à vous parler d’une innovation breveté par Schneider Electric et que je vous recommande vivement, pour une raison de protection total et une liberté de changer n’importe quels modules très rapidement car il n’y a plus de peigne 🙂 !

Les alimentations Phase et Neutre se font grâce à cette barrette pour modules enfichables.

La barrette :

 

 

Elle se clipse sur le rail du tableau :

 

 

 

Les modules sont équipés de contact spécialement conçus pour cette barrette.

Voici l’arrière d’un interrupteur différentiel enfichable Schneider Electric :

 

 

Sa mise en place, incliné vers le haut pour glisser les ergots en plastiques dans les « V » de la barrette :

 

 

Puis on le rabat vers le bas :

 

 

Voilà, il est en place, il n’y a plus qu’à connecter les fils d’alimentations Phase et Neutre sur ses entrées et la barrette se charge de pré-distribuer le reste 🙂 !

Les disjoncteurs et les autres types de modules s’enfiche de la même manière.

Mais nous… on s’en fiche pas ! (oui, je sais, elle était facile !).

 

A suivre… (La suite du tableau, la gaine technique, etc…)