Je vais ici vous faire découvrir, pratiquement en live puisque cette réalisation vient de se terminer ce mercredi 20 juillet, une solution pour pouvoir occulter la lumière du jour (un volet quoi 😉 !), sur une fenêtre ronde, autrement appelée « œil de boeuf » (voir ci-contre).
Quand je dis « en live » (en direct pour les allergiques à la langue anglaise 😉 ), c’est parce que j’ai été confronté à plusieurs surprises/problèmes qu’il a fallu solutionner immédiatement en cours de réalisation, et sans pouvoir toujours démonter pour apporter la correction nécessaire.
Bref, voici ici de quoi vous éviter les mêmes déboires si cette solution retient votre attention pour un projet personnel.
Ok, c’est parti !
La pièce à l’origine de cette réalisation est une chambre sous rampant de toiture, dotée de 3 fenêtres de toit (Velux) équipées chacune d’un store occultant, et sur un pignon une fenêtre fixe (imposte) ronde, le fameux « œil de boeuf » !
Jusqu’à présent, une vieille serviette de couleur foncée faisait office de volet, et le moment était venu de s’attaquer à cette horreur d’architecture (je parle bien sûr de la « serviette-volet » 🙂 !)
Après un rapide relevé de cotes, j’ai proposé l’utilisation d’un store occultant Velux, adaptable sur un modèle 98 x 78 cm, mais aussi parce que cette dimension conviendrait parfaitement à notre œil de boeuf.
Pour cela, je réaliserai un cadre imitant la partie vitrée et ouvrante du Velux, cadre que je fixerai autour de l’œil de boeuf, et sur ce cadre je viendrai poser le store occultant au préalable redimensionné en longueur.
Histoire de ne pas trop vous faire attendre, comme la photo ci-dessous vous le confirme, le succès a été au rendez-vous :
Mais ce ne fut pas une partie de rigolade.
Avec tout le respect que je vous dois, chers et fidèles lecteurs, ne tentez cette réalisation que si vous êtes patient, minutieux, et relativement bien équipé.
Pour la réalisation du cadre, j’ai choisi un tasseaux en bois (sapin du nord) de 27 mm d’épaisseur par 70 mm de large, et dont j’ai réduit cette largeur à 60 mm, largeur correspondant à la distance du verre-bord d’un ouvrant velux (voir la petite flèche sur l’illustration ci-dessous) :
Le cadre sera un carré de 61 cm de côté intérieur, cette mesure correspondant à la largeur du boîtier du store à fixer en partie haute.
Voici le cadre assemblé par de la colle vinylique blanche et des pointes sans tête (pistolet pneumatique), mais vous pouvez aussi utiliser des vis et les masquer ensuite :
Une rainure sera réalisée tout l’intérieur du cadre, exactement comme sur un cadre d’ouvrant Velux.
Cette rainure (repérée A sur la photo suivante), aura une profondeur de 5 mm pour une largeur environ 1 cm :
Rainure « A » réalisée à l’aide d’une défonceuse
La partie horizontale de la photo précédente représente la traverse haute du cadre.
Cette précision vous permet de voir que les montants latéraux du cadre enserrent les deux traverses supérieures et inférieures.
Au niveau des angles supérieurs du cadre, il faut fixer les guides de fixation du store (fournis avec le store et bien utile quand on en a pas 😉 ) :
Lors de la pose de ces pièces en plastique, un détail me revient à l’esprit :
C’est vrai que j’ai remarqué que l’ouvrant d’un Velux n’est pas parfaitement perpendiculaire au vitrage, mais très légèrement évasé.
Bah… ça va le faire quand même
… dit-il 😉
Donc je continue…
Je place le boîtier du store en haut du cadre sur les 2 pièces en plastique que je viens de visser : ok, c’est bon 🙂 !
Je m’attaque ensuite aux glissières latérales que je dois donc réduire pour les adapter à mon cadre.
Et là… la première difficulté se présente 🙁 !
Je me rends compte que je ne dois surtout pas couper la partie basse des glissières car une lame de « fermeture » se trouve dissimulée à l’intérieure.
Si je coupe, je perds cette fonction de freinage et blocage du store en position basse :
Détail de la partie basse des glissières du store
Je vais donc être obligé de couper les parties hautes… à 45° sur le l’aluminium 🙁 !
Pour cela, préférez une disqueuse sur un support à onglets pour réaliser une telle coupe, ceci afin d’être sûr d’obtenir un bel assemblage final.
On peut bien sûr le faire à la main avec une scie à métaux, mais le résultat ne sera sûrement pas aussi beau.
Mais ce n’est pas tout 🙁 !
Il va falloir recopier exactement les mêmes découpes secondaires du dessous du profilé, sous la coupe initiale à 45°, et visibles en retournant la glissière.
Si vous vous « contentez » d’une simple coupe à 45°, la glissière ne pourra pas être remise en place 🙁 !
Le bon point, c’est que seule la coupe à 45° nécessite de la précision, les formes sous cette coupe ne le demandent pas autant.
Glissière gauche non recoupée, glissière droite recoupée
Avant de placer et fixer les glissières, il faut fixer les attaches inférieures dont le rôle sera de maintenir les câbles en nylon permettant le bon fonctionnement du store.
Il y a une pièce en plastique en bas de chaque côté :
On ajoute et on vis les glissières recoupées :
Puis, en suivant la documentation de l’installation du store, on installe les câbles en nylon.
Une fois les extrémités en mains… nouvelle surprise désagréable 🙁 !
Il nous faut réduire la longueur des câbles, d’accord, mais il ne s’agit pas d’un simple nœud à l’extrémité mais d’une petite pièce (en forme de T) moulé sur le câble 🙁 !
Et cette pièce en « T » doit venir s’insérer dans les attaches inférieures précédemment vissées en bas des glissières.
Les petites pièces en « T » moulées sur l’extrémité des câble
Après quelques minutes de réflexion, je me saisis de ma Dremel (mini-perceuse) avec un mini disque, et, après avoir coupé au raz le câble en nylon, je réalise une rainure dans la pièce en T, rainure juste suffisante pour recevoir le câble :
Cependant, laisser le câble dans cette unique position ne permettra pas de le mettre en place.
Il faut lui faire faire un angle droit, dans un sens opposé pour chacun des câbles, sens facile à comprendre lors de la mise en place des « T » dans leur logement :
Réalisation d’un angle droit permettant de faire ressortir le câble une fois le « T » inséré dans son logement
Début d’insertion du « T » (prendre soin de bien placer le câble dans la glissière)
Une bonne partie de Jeu de Patience vous attendra à ce moment, car il sera sûrement nécessaire de retirer plusieurs fois les « T » pour parfaire le réglage de la bonne longueur de câble.
Aussi, je vous conseille de ne pas couper l’extrémité du câble tant que votre réglage n’a pas été trouvé.
Et surtout, avant de couper, n’oubliez pas de faire un nœud pour empêcher que le câble ne glisse à l’utilisation.
Bon, jusque là, ça va ?
Oui ?
Et bien non 🙁 !
Parce qu’une fois le store descendu, je me rends compte qu’il n’arrive pas à descendre jusqu’en bas comme sur les velux « normaux » existants sur les autres fenêtres dans la pièce 🙁 !
Après examen minutieux, je m’aperçois que mes glissières touchent le fond de la rainure et empêchent la descente complète du store :
Espace essentiel au bon fonctionnement (visible après correction)
Et du coup, je repense à ma toute première réflexion sur la forme légèrement évasée des bords des ouvrants Velux.
Quand les glissières sont vissées sur ce bord évasé, un espace essentiel au bon fonctionnement reste disponible et est nettement visible (photo ci-dessus).
Comme mon bâti est impossible à désassembler, je démonte tout le store (Câbles, glissières, boitier du store) pour retrouver un cadre nu, et je passe un bon coup de râpe à bois pour former cette forme évasée, non pas sur toute la hauteur du bâti, mais sur la hauteur que recouvre la glissière.
Ensuite un bon coup de papier de verre, remontage pour test : ouf, tout fonctionne !
Donc, si cet article vous inspire, n’oubliez pas de déligner votre bâti avec un angle d’évasement 😉 !
Après un passage du bâti à « l’atelier peinture » (nécessitant bien entendu un nouveau démontage et remontage du store), la fixation de l’ensemble sur l’œil de bœuf a été réalisée par un collage à la colle polyuréthane blanche accompagné d’un clouage en règle (support en lambris) au pistolet pneumatique (clouage « en paume », c’est à dire en biais).
Pour la finition, un joint en mastic acrylique blanc lissé avec des cales de lissage :
Sacrée aventure, non ?